Découvrez le Replay du webinaire “Greenwashing dans la finance : comprendre les enjeux, les risques et se conformer aux exigences règlementaires” du jeudi 13 février 2025
Avec la participation de Evelyne NGNOTUE, experte en Risk Management, ESG et réglementation bâloise et de Muriel CATON, formatrice à l’Afges.
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Le webinaire en synthèse
1. Définition et enjeux du greenwashing
Le webinaire a débuté par une présentation du greenwashing, ou éco-blanchiment, qui consiste à induire en erreur le public en erreur sur la réalité des actions en faveur de l’environnement, du social ou de la gouvernance. Ce phénomène touche de nombreux secteurs, dont la finance, qui joue un rôle central dans la transition écologique. L’importance du sujet a été soulignée par la montée des préoccupations des investisseurs et des consommateurs, de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Les intervenantes ont détaillé les signaux d’alerte du greenwashing, notamment l’utilisation abusive de termes vagues comme « durable », « responsable » ou « recyclable », et les pratiques trompeuses comme les labels non certifiés ou les affirmations environnementales non justifiées. Elles ont insisté sur le risque pour les banques de se retrouver non seulement accusées, mais aussi victimes du greenwashing via leurs clients et partenaires.
2. Risques et régulations contre le greenwashing
Le greenwashing expose les entreprises à plusieurs risques :
- Risque de réputation : perte de confiance des investisseurs et des consommateurs.
- Risque juridique : des sanctions civiles et pénales sont en cours de renforcement.
- Risque financier : des décisions de crédit biaisées par des données ESG erronées peuvent impacter la rentabilité et la liquidité des établissements financiers.
- Risque systémique : un discrédit général sur les engagements ESG pourrait fragiliser le marché.
Les autorités européennes ont intensifié leurs actions pour lutter contre ces dérives. L’EBA (Autorité bancaire européenne), l’ESMA (Autorité des marchés financiers) et l’EIOPA (Autorité des assurances et des pensions professionnelles) ont travaillé sur une définition commune du greenwashing et renforcent la supervision. La Green Claims Directive introduit un cadre strict sur l’usage des labels et les affirmations environnementales, avec un régime de sanction important.
3. Bonnes pratiques et outils de prévention
Pour limiter le greenwashing, les entreprises doivent :
- Vérifier la fiabilité des données ESG utilisées dans leurs communications et décisions financières.
- Encadrer strictement les engagements pris en matière de durabilité.
- Éviter les labels et allégations non certifiés et privilégier la transparence.
- Former les équipes pour développer une culture de vigilance face aux risques ESG.
- Avoir recours autant que possible à des tiers indépendants
- S’assurer de l’existence de preuves scientifiques aux différentes allégations environnementales ou sociales
- Éviter les recours aux visuels évocateurs de la nature lorsqu’ils ne soutiennent pas le discours sous jacent
- Contrôler la bonne implémentation des engagements ESG pris par l’entreprise
- Garantir la crédibilité du plan de transition climatique
L’ADEME (Agence de la transition écologique) propose des outils et tests en ligne permettant aux entreprises d’évaluer le risque de greenwashing dans leurs communications. Cet accompagnement aide les acteurs financiers à ajuster leurs pratiques et à s’assurer que leurs engagements environnementaux sont fondés sur des preuves tangibles.
En conclusion, la lutte contre le greenwashing nécessite une vigilance accrue, une meilleure régulation et un renforcement des contrôles pour garantir une finance durable crédible et efficace.